__MY NIGHTMARE__
ENQUETE LA PLUS HORRIBLE A LAQUELLE VOUS AVEZ PARTICIPE :Un matin d'automne. Moment privilégié dans la journée d'Edward... le jogging dans la forêt. Le vent faisant valser les feuilles, s'engouffrant dans les faibles interstices laissées par les vêtemements amples. Une heure bientôt qu'il courrait, à petite foulées régulières, son souffle battant la mesure. Soudain, une odeur nauséabonde le prit d'assaut. Comme la putréfaction, quelque chose d'aussi répugnant.. d'où une telle puanteur pouvait-elle bien venir ? Par quoi était-elle provoquée ?
S'éloignant du sentier, intrigué par cette puanteur qui se faisait toujours plus pesante, plus prenante, Edward maintenait ses sens en alerte, sur le qui-vivre, prêt à se trouver confronté à toute sorte d'image d'horreur. Le mot est encore faible. Un corps gît, à moitié couvert de feuilles mortes en décomposition.
Par chance, il avait son téléphone portable avec lui. Quelques photos pour identifier l'endroit précis, le cadavre. C'est une femme. Sa peau est pâle, elle blonde, porte les cheveux mi longs. Le corps n'a pas l'air trop abîmé, une seule trace qui marque la mort : un coup de couteau porté en plein coeur. Une chose est sûre, le meutrier est précis.
Arrivé dans les locaux du Bureau, il télécharge les photos sur son ordinateur et les montre à ses coéquipiers. L'enquête fut ouverte sur ce mystérieux meurtre, le corps de la victime envoyé à la morgue où un légiste pratiquerait une autopsie. Apparement, ce décès remonterais à plusieurs semaines. Quelque chose cependant était illogique.. comment était-ce possible que personne n'ait remarqué ce cadavre. Le médecin souleva un point particulier et étrange. La victime portait un tatouage très particulier sur la poitrine. De la taille d'un grin de beauté... mais il avait une forme spécifique. Après observation au microscope, il était apparu qu'il s'agissait d'un signe distinctif. Mais un signe distinctif de quoi ? Là encore des recherches furent lancées, des hypothèses posées, mais jamais aucune conclusion. D'autres victimes furent découvertes dans les mois qui succédèrent. Mais les semaines passant, les FBI ne faisait que piétiner.
Le prédécent directeur de la section décida de classer l'affaire motivant sa décision par le manque d'indices susceptibles de confirmer ou infirmer les hypothèses posées.
Cette affaire était horrible d'une part parce qu'aucune justice ne fut rendue aux familles des victimes et l'on soupçonnait à l'époque de l'affaire qu'il s'agissait de l'oeuvre d'une société secrète particulièrement sombre, aux pratiques des plus douteuses. En outre, elle était sournoise, agissant sans véritable logique.. tous les civils étaient en danger. L'enquête n'était pas spécialement monstrueuse au sens physique du terme, mais c'était l'inquiétude, l'angoisse qui en découlait.
LE MOMENT LE PLUS TRISTE DE VOTRE CARRIERE ET DE VOTRE VIE : Extrait d'un petit carnet de confidences, genre journal intime..projet d'autobiographie vite abandonné :
« Le moment le plus triste de ma carrière et de ma vie ? Ils sont indirectement liés en réalité. C'était il y a quatre ans, j'entamais ma 6ème année dans les bureaux du FBI, mon travail me passionait et j'y consacrait énormément de temps, au détriment de ma vie de couple. Mon épouse en souffrait même si elle ne disait rien, je sentais qu'à chaque fois que je retournais travailler en dehors des heures conventionelles, surtout lorsque nous avions des projets, cela ne lui plaisait pas trop. Un jour, j'ai donc décidé que nous partirions en vacances, pour nous aérer, nous changer les idées et avoir du temps rien qu'à nous. Cela boosterait notre quotidien devenu incroyablement terne à la maison.
La décision prise, il ne restait plus quà concrétiser, organiser un minimum ces vacances. Cela faisait longtemps qu'Elisa souhaitait connaître le pays natal de sa mère : Israel. Souhaitant avant tout lui faire plaisir, j'acceptait, sachant pourtant que les conditions de sécurité des touristes étaient aléatoires. Enfin, nous n'avions prévu de ne rester qu'une semaine. Je sais maintenant et ô combien le nombre de choses qui peuvent arriver en une semaine. C'est assez pour tout perdre.
Le jour du départ approchait, j'avais prévenu le Bureau que je prenais quelques jours de congés, ils me furent accordés. C'était un 21 avril, nous prenions l'avion pour Tel Aviv. Les premiers jours se déroulèrent sans anicroche. Le temps était clément, une relative paix était maintenue, les attaques entre Israel & Palestine semblaient temporairement calmées. Miracle.
le 26, nous étions à Jerusalem, la ville d'or, carrefour des civilisations. Notre hôtel était en centre ville et à la fin de l'après midi, nous avons décidé de rentrer en bus, fatigués d'avoir marché toute la journée sous le soleil écrasant. Grave erreur. Quelques minutes après le départ, une violente détonation se fit entendre, provoquant une secousse dans le véhicule. La seconde suivante, celui-ci était en flammes. les vitres avaient explosé, envoyant des projectiles de verre dans tous les sens. Une bombe. Un attentat terrorriste venait d'être perpétré. La force de l'explosion nous a soufflés, je fus propulsé à quelques mètres de là, sur la chaussé. D'autres passagers se sont trouvés dans la même situation. Quant à Elisa, je ne la voyais plus..elle avait été projetée dans la direction opposée. Pendant un moment qui me parut une éternité, ce fus la panique générale, l'attente interminable de l'arrivée des secours. N'ayant par chance été que très légèrement blessé je me mis à la recherche de ma douce moitié. Dans les décombres du bus et les corps gisant par terre, impossible de la trouver. Je dus me faire violence et attendre l'arrivée à l'hôpital. J'errais dans les couloirs comme un chien perdu, nerveux et tellement angoissé. Que lui était-il arrivé ? Allait-elle s'en sortir ? Avait-elle seulement pu être transportée ? Puis, une porte s'ouvrit, dévoilant la silhouette d'une femme médecin, indiquant aux rescapés que nous étions que les corps pouvaient être identifiés. Les morts dans les sous sols et les autres dans une salle au 3ème étage. Mon coeur se mit à battre violement. J'esperais que ma douce Elisa fut au 3ème étage.
Arrivé dans cette salle 1034, je fouillait des yeux, passait entre les lits. Pas de trace d'elle. L'inquiétude me serra les boyaux. Et si elle était morte ? Je ne voulais pas envisager cette hypothèse. Je continuai à chercher. Enfin, je l'ai trouvée. Allongée sur le dernier lit de la dernière rangée.. sa poitrine se soulevait.. irrégulièrement, mais elle respirait. Pour moi c'était le principal. Elle allait vivre, il le fallait. Je ne pouvais m'imaginer la vie sans elle. Je m'assis à son chevet après avoir déposé un baiser sur son front. J'attendais qu'elle s'éveille, tenant sa main dans la mienne et lui murmurant des paroles rassurantes, au cas où elle m'entendrait. Quelques heures plus tard, je m'étais endormi. La fatigue dûe à l'émotion eut raison de moi. Mais le repos fut de courte durée, je sentis un mouvement. Sa main venait de bouger dans la mienne et un gémissement rauque s'échappa de ses lèvres. L'espoir m'envahit.. mais malheureusement il s'évanouit bien vite. Ses yeux ne se sont jamais réouverts à la lumière du jour.. Elisa est morte dans la nuit du 26 au 27 avril des suites de ses blessures. Pendant son court coma, je lui avait dit tout mon amour, je l'avais suppliée de ne pas me laisser continuer la route seul, que je ne pourrais vivres sans elle à mes côtés, sans entendre ses fausses notes sous la douche.. avait-elle entendu mes paroles ? Le pouvait-elle seulement ?
Alors j'ai posé ma tête sur son ventre et ai laissé couler mes larmes. J'avais si mal. Je venais de perdre la seule femme que j'avais vraiment aimée. La vie est décidément bien cruelle.
En même temps, la colère s'emparait de moi. Pourquoi avais-je accepté cette destination que je savais risquée ? Pourquoi n'ais-je pas au moins tenté de la dissuader ? Mais il y avait une telle flamme dans ses yeux lorsqu'elle m'a parlé de ce pays... je n'ai pu lui résister. J'aurais dû. Je me suis senti affreusement coupable, en grande partie responsable de ce qui lui était arrivé. Si j'avais réffléchi plus, peut-être serait-elle encore à mes côtés aujourd'hui.
J'ai passé des heures à son chevet, contemplant son corps sans vie. J'ai posé un dernier baiser sur son frond froid lorsque les médecins sont venus me la prendre pour jamais. Je ne pouvais prononcer une seule parole pour répondre à leur question. Ils voulaient savoir si je voulais rappatrier le corps où lui offrir une sépulture ici. Dans le doute j'ai d'abord voulu la ramener aux USA, qu'elle fasse un dernier voyage avec moi, puis,me maudissant de mon égoïsme, je me suis dit qu'elle aurait peut-être souhaité reposer sur la terre de ses ancêtres. Je suis reparti seul aux Etats Unis.
Plus tard, j'ai appris que le kamikaze qui s'était fait exploser la cervelle en même temps que le bus n'était autre que Mohammad Al Assad. Je le connaissais.. nous avons eu affaire l'un à l'autre du temps de mon passage à la SWAT.Je l'avais passé à la question dans le cadre d'une de mes opérations. Bien sûr, il n'y avait aucun lien, mais pendant un temps je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il y ait pu avoir un certain esprit revenchard de sa part, même si c'était totalement absurde.»
HISTOIRE : Un soir d'automne, sur la côte Ouest des Etats Unis... à Los Angeles précisément, naît Edward Lennox. Sa venue tant attendue remplit de bonheur un couple qui a beacoup peiné pour avoir un enfant. En effet, Mrs Lennox avait quelques problèmes de santé qui, elle le crut jusqu'au dernier moment, l'empêchait d'avoir des enfants. Tenace de nature, elle tenta tout de même. Traitements à répétition, rendez vous médicaux réguliers. Rien n'y faisait. Au contraire, cela l'affaiblissait plus qu'autre chose. Le couple fut alors sur le point de songer à l'adoption lorsqu'un matin, Nina apprit qu'elle était tombée enceinte. Comme elle était une femme fragile, il fallait surveiller cette grossesse de près. Fort heureusement tout se passa bien et neuf mois plus tard un fils vint agrandir cette jolie petite famille.
Durant sa petite enfance, Edward fut initié à l'anglais, bien sûr puisqu'étant né aux USA de père américain, et à l'Allemand, la langue maternelle de sa mère. En effet, Nina Lennox s'appellait autrefois Nina von Stauffenberg. Son père n'était autre que le héros, la figure emblématique de la résistance allemande au régime Nazi. Sa mère, veuve une fois la guerre terminée, vint s'installer aux Etats-Unis et c'est là qu'elle fit la connaissance de son époux. Tom Lennox, Officier de Marine, maintenait chez lui une discipline rigoureuse mais n'en n'était pas moins un père et un mari aimant.
L'enfance d'Edward se déroula sans anicroche. Il était un élève plutôt doué, travailleur. Tom, au bout d'un moment, quitta l'armée pour se reconvertir dans la politique. Enfin, pas réellement. En fait il entra au ministère de la défence (DoD) et devint un proche conseiller de l'administration en ce domaine. Il assurait à sa famille un certain confort financier. Ils vivaient dans une très belle villa de L.A et partaient en vacances aux quatre coins du monde.
Un jour pourtant, le malheur devait venir frapper à leur porte. Nina, qui était de santé fragile, tomba gravement malade. Durant deux longues années son état ne cessa d'empirer. Puis, dans l'année qui suivit le 10ème anniversaire d'Edward il y eut une rémission.. mais cela n'était pas une garantie de guérison. Deux autres années se passèrent et tout allait bien. Mais l'année des 13 ans d'Edward, sa mère mourut. Tom commença à perdre les pédales.. il sombra dans l'alcool, espérant vainement y noyer son chagrin. Lui qui pensait avoir vu la mort trop de fois pour qu'elle puisse encore lui mouiller les yeux.. foutaises. En réalité, pas tant que ça. Il n'avait pas pleuré lors de la cérémonie des obsèques. Le contre-coup eut lieu après. La boisson. Il restait à la maison, n'allant plus travailler, buvait toute la journée : whisky principalement. L'ébriété devenait peu à peu son état normal... et il commença à se montrer violent. Toute sa peine se muait en rage et il la déversait, plus ou moins consciemment sur son fils. Tous les prétextes étaient bons : les résultats scolaires n'étaient pas assez bons, il n'avait pas été racheter du lait.. et encore bien d'autres.
A 17 ans, Edward quitta le domicile familial...paternel plutôt pour entrer à l'Université. Sur le campus, il fit la rencontre de nouvelles têtes, se fit de nouveaux amis et s'épanouit parfaitement. Berkeley. Une très bonne université dans ce qui est informatique, logistique et géo-politique. Tout ce qui intéressait Edward. Le droit aussi y était enseigné.
Côté conquêtes, il jouissait d'une certaine popularité auprès de ces demoiselles mais il n'y eut pas une foule de soupirantes. Celle qui le marqua le plus avait deux ans de moins que lui. A leurs âges c'était beaucoup. Mais une fois leurs études terminées, cela se ressentait moins. Elisa Johnston.. elle était juive. Spirituelle, drôle, mature, un corps de rêve...mais pas un canon de beauté, un visage ordinaire [pas dans le mauvais sens du terme] et surtout une jeune femme simple [pas non plus dans le mauvais sens du terme]. Elle fit chavirer le coeur d'Edward.
Ayant atteint la majorité, il dût aller faire son service militaire. La durée règlementaire terminée, il épousa Elisa. âgés de 23 et 21 ans, l'on aurait pu croire que leur couple ne tiendrait pas.. mais si. Edward s'engagea dans l'armée. L'une des meilleures recrues, il lui fut offert de rejoindre un commando d'Elite (sorte de GIGN).. une des divisions du SWAT. Il voyageait partout, se rendant dans les zones les plus dangereuses du monde. Opérer des sauvetages en cas de détournement d'avion, attaque terroriste.. prévention d'attaques. Tous ces dangers étaient son pain quotidien. Il aimait ça. Le risque, toujours mesuré, mais risque tout de même, sauver des vies, parfois aux dépends de la sienne.
A l'âge de 27 ans, suite à une opération en Ouganda, il fut grièvement blessé.Plutôt pessimistes les médecins locaux suggérèrent qu'il soit rappatrié d'urgence. Sa bonne étoile luisait... il se rétablit. Mais les officiers supérieurs décidèrent de le mettre à la retraite. Il fallait donc qu'il trouve un autre métier. Prendre sa retraite à 28 ans, c'est un peu jeune non ?
Ayant une formation en droit, il s'orienta vers le FBI.. les enquêtes. Au moins, il serait au calme. Encore que...
Il entra dans le "Federal Bureau of Investigation" dans la section Affaires Classées. Il y est encore maintenant.
Que lui réserve l'avenir ??
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