Je m'ennuie! Viens me distraire {Noah

Ayako s’ennuyait ferme. Et quand on est une fille comme Aya, s’ennuyer est vraiment un exploit. Avec son caractère, elle peut facilement trouver une occupation. Qua ce soit embêtée ses collègues ou faire des expériences dans son labo. Bien sur, quand elle ne travaillait pas. Et aujourd’hui on ne lui avait pas demandée grande chose. Le matin elle avait eut quelques ossements à expertisé. Expertise qui lui a prit 15-20 minutes et depuis le calme plat. Elle était alors descendu à la morgue taquiner Pat’, son légiste préféré, mais elle l’avait dérangée. Et les agents? Même pas la peine d’y penser. Tous en train de courir. Alors Aya était restée dans sa labo, attendant qu’on ai besoin de ses services. Et on en a eu besoin, durant un autre quart d’heure. A croire que son boulot se limitait à des trucs rapides. Alors à midi tapante elle était allée au réfectoire espérant croisé quelqu’un qu’elle connaissait. Mais elle se retrouvait seule face à son plat de ravioli. Tout les agents prenaient des plats qu’ils emportaient dans le bureau. C’est pas marrant d’être une scientifique enjouée au FBI.

La japonaise commençait sérieusement à déprimer, ce qui pouvait choquée. Avoir un air morose alors qu’on porte tant de couleurs vives sur soi ça choque. La nippone portait une jupe verte et un haut jaune. Et ses cheveux avait été rehaussé par un chignon tout s’échappait plein de mèche folle. Le physique qui montre qu’on est heureux quoi. Mais sur son visage c’était autre chose. Les yeux perdus dans le vague, une légère moue boudeuse qui a le don de la faire passer pour une enfant. Et encore, elle tournait le dos à la baie vitrée qui donnait sur le hall. Voir les agents sortirent et entrés dans l’ascenseur à tout vitesse l’avait encore plus déprimée. Elle regardait donc avidement les gens, espérant quelque chose d’intéressant. Il y avait bien eu la cuisinière qui avait failli tout faire tomber, mais elle avait seulement failli. Elle avait tout rattrapé d’une main experte. Et oui, ici tout le monde est expert. Que ce soit le profiler ou l’agent de nettoyage. Déprimant de voir tant de perfection.

Ayako laissa tomber son regard vers ses raviolis, sa fourchette piquant l’assiette sans rien attraper. Au moins, si son frère avait toujours été là, elle aurait pu lui téléphoner. Il lui aurait sortie une mauvaise blague sexiste, elle l’aurait disputé et aurait raccroché avec le sourire. Seulement son frère n’était plus là maintenant. Et elle devait se débrouiller par elle-même. Elle avait job qui payait bien, son propre appartements, alors pourquoi pensée à ce qu’aurait pu être la vie avec son frère. Tout simplement parce qu’elle était venu aux Etats-Unis à cause de lui, qu’elle était entrée aux FBI pour lui. Et aussi parce qu’il était son frère jumeau. Celui avec qui elle avait tant fait et tant partagé.

Un raclement de chaise la sortit de ses souvenirs. Quelqu’un tirait la chaise devant elle. Elle releva la tête. Noah! Son agent colérique et casse cou préféré. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Enfin un peu de distraction. Et d’une certaine manière, il lui rappelait son frère. Celui qui s’enflammait facilement. C’était à peu près la même chose chez Noah. Et c’est pour ça qu’elle lui avait si souvent rit au nez…

Yata! Un peu de compagnie.

Oui, Ayako avait toujours la manie d’utiliser des expressions japonaises. Pour ceux qui ne le savent pas. Yata est une manière de dire « youpi ».

Il y a de ces jours dans la vie d'un agent où on a pas une minute à soit, où on met sa vie en jeu, où l'on doit en permanence surveiller ce que l'on ou ce que l'on fait, ses arrières aussi, parfois rythmé par quelques interrogatoires musclé pour entretenir la forme... Eh bien ce jour là n'était pas un de cela. Il fallait savoir que la vie d'un agent de la brigade des stupéfiants n'était pas toujours fait de missions où l'on allait trainer dans les bas fonds de la ville pour traquer le petit dealer local afin d'attraper les gros poissons qu'étaient les caids, locaux ou non. Non, parfois la vie d'un agent se résumait à asseoir son cul sur une chaise et de boire du café à longueur de journée, voire si un autre était dans le même cas, tailler le bout de gars pendant quelques instants, en se plaignant de genre de journée qui n'en finissait jamais, à lire des rapport ou à boucler des dossiers. Le revers de la médaille pour un homme du terrain comme Noah, mais bon, chaque job avait sa tare, celui d'agent avait celle là, ces longues journées d'ennui où jamais rien ne se passait, où on se dit qu'on serait mieux au lit à cuver la dernière soirée arrosée plutôt que de fixer un écran pendant des heures...

Et en 5 années chez les "stup", Noah en avait connu de ces journée, où ton meilleur ami s'appelle Ipod... Parmi tous les bureaux que comptait les stup, Noah faisait un peu tâche, avec son look d'ado fan de rock, au milieu de ces chefs en costar ou d'autres habillés plus sobrement. Noah était le genre de mec qui en avait rien à faire de son allure, où encore de ce que l'on en pensait, c'était déjà assez blasant de venir ici pour glander devant un bureau et une pile de dossier parfois peu intéressants, alors si en plus il fallait se déguiser en pingouin pour faire plaisir aux patrons, on n'avait pas fini. On lui fit remarquer plusieurs fois que son allure n'était pas réellement dans la norme, on lui demanda de faire un peu plus attention, mais ces personnes finirent par lâcher l'affaire, surement lassé de parler à un mur en béton armé. Et puis pour les bons et loyaux services qu'il avait rendu aux stup, on pouvait bien lui lâcher la grappe sur ce point, qui somme toute n'était pas si important que ça, Noah préférant un nudiste qui fera son job comme il faut plutôt qu'un pingouin en costume queue de pie qui paniquera dès le premier truc qui foire. Enfin bon, si cela pouvait faire parler les biens pensants de l'institution, grand bien leur fasse...

Arriva alors le moment le plus palpitant de ce genre de journée : l'heure du repas... La plupart des agents prenait des sorte de bolino infecte de sorte à manger au bureau et de ne pas perdre de temps. Cette attitude restait pour le moins énigmatique aux yeux de Noah, lui qui donnerait tout pour pouvoir quitter ne serait-ce qu'un léger instant ce bureau auquel il était enchainé à longueur de journée, donc le "lunch" était un très bon alibi pour déserter et trainer un peu, prétextant en général un digestion difficile. Il se rendit donc dans ce fameux réfectoire, on ne pouvait même pas appeler ça de la cuisine, parfois, on se demandais ce que l'on avait dans son assiette... Certes, il y avait pire, comme les bolino sus nommés, mais rien ne valait les bons "fish and chips" de Manchester, que l'on déguste avec gourmandise avant d'aller au stade voir les citizens, et fêter la victoire ou la défaite en vidant goulument quelques pintes qui n'attendaient que d'être bu. Encore une chose qui lui manquait ici, le football, à la place on avait le droit à cette abération qu'était le baseball, comment peut-on s'extasier devant un mec qui tient un bâton et qui tourne en rond....

Alors qu'il se dirigeait vers une petite table afin de manger ce... ce... ce... ce truc, seul, tranquille, il vit au loin la petite scientifique Ayako. Rarement vu une scientifique aussi déjantée qu'elle, par rapport aux autres, elle semblait pas du tout... enfin si, c'était une geek, mais un peu moins que les autres, pour s'intéresser à des vieux os ou d'autres trucs à analyser, fallait l'être un minimum. C'était surtout quelqu'un qui faisait un bien fou à ce service, où l'austérité régnait, elle apportait sa pointe humoristique, à vrai dire la seule bonne raison de s'attarder aux labos... D'habitude, Noah aime bien torturer un peu les scientifiques en les rabaissant, mais elle non, sinon il se marrerait bien moins en venant ici. Il changea donc de direction, allant vers la chaise libre face à la jeune asiatique, qui en le voyant, ne pu s'empêcher d'exclamer un truc en chinois, ou autres pays d'où ça venait... La seule réponse que pouvait donner Noah, c'était une petite pique sur son statut de scientifique, qu'il prononça de son air maussade habituel, ça ne voulait pas dire qu'il le disait méchamment, à vrai dire, on ne le voit que très peu sourire, donc les gens sont habitués...

"Vous les geeks, vous êtes tellement peu habitués à voir des personnes réelles que vous en pouvez vous empêcher de sauter de joie quand vous en voyez une une?"

Désolée pour le retard. Promis, à l'avenir je serais plus rapide.

ouhou! Une joute verbale. Exactement ce dont avait besoin Ayako. Lancer des piques et des vannes à quelqu‘un qui ne le prendrait pas mal. C’est donc tout naturellement qu’un sourire carnassier apparut sur les lèvre de la japonaise. N’allez pas croire qu’elle était vexée par le « geek » que lui avait envoyée Noah. En réalité elle trouvait que l’agent des stup’ manquait cruellement d’imagination. Il y avait tellement mieux à dire à une scientifique japonaise spécialiste en anthropologie. Mais geek… Elle était l’une de celle qui passait le moins de temps sur son ordi.

Mon cher Noah, tu manques vraiment d’imagination. Tu pourrai peut-être traité de geek un crack de l’informatique, mais pas une anthropologiste. Je passe le plus clair de mon temps les yeux dans les yeux avec des crânes. Je ne vois pas où l’informatique rentre en jeu là-dedans. Mais c’est vrai que cette réalité doit vous échapper à vous les gens de terrains. Vous êtes tellement peu habitués à faire fonctionner vos neurones que certaines nuances vous échappent. Mais ce n‘est pas ta faute Noah-kun.

ya lui sourit de toute ses dents, avant de mettre sa bouche sa fourchette pleine de raviolis. Puis elle prit son verre d’eau et en bu. Elle attendait la réplique suivante avec impatience. Surtout qu’elle avait pris un ton calme, comme si elle parlait à un dérangé mental mais s’en pour autant devenir insultante. Tout est dans la nuance. Même si pour ce genre de joute verbale, la nipponne préférée sa langue natale. Le japonais offre une palette tellement plus vaste d’image et de métaphore. Comme lorsqu’elle avait appelée Noah en utilisant kun. Les nippons utilisent ce genre de suffixe après chaque nom. Chacun faisant référence à un titre. Et si l’agent Major avait certaine notion de japonais, il aurait su que kun signifiait une certaine familiarité avec la personne. Ou bien que l’on se moque de la personne. Mais en toute bonne foi.

Ayako aimait lancer des vannes, mais jamais méchamment. C’était toujours pour rire avec la personne concernée. Lorsqu’elle détestait une personne elle ne se donnait pas la peine de chercher des formules imagés. Elle préférait rester indifférente face à cette personne. Et cela lui évitait les problèmes. Se mettant rarement de véritable ennemie à dos. Et ne pas avoir de grand méchant derrière soi permet de garder ses petites fesses à l’abri. Et, on le constate facilement avec sa bonne humeur, Ayako fait partit de ses gens qui aime la vie. Et c’est donc avec joie que nous pouvons suivre cette bataille de mot amicale, qui redonne de l’éclat au regard et au sourire de mademoiselle Yoshitsune.

[hj : pas de soucis]

Noah-kun? Encore le genre de trucs qui lui échappaient, surement encore un petit truc dans sa langue, ou dans le style quoi... Dans un sens ça l'énervait, car il ne comprenais pas. Noah est quelqu'un de très déroutant parois, mais il aimait surtout que la situation soit claire, enfin à défaut de la situation, la conversation ici. La petite asiatique semblait fière de sa petite pique lancée quelques instant plus tôt, en témoigne ce sourire communicatif, suivi d'une bouchée de ravioli qui en aurait fait pâlir un sumotori, qui aurait été estomaqué par la quantité de nourriture introduit dans une si petite bouche... Il avait l'impression d'être dans un de ces mangas où les personnages mangeaient leur bol de riz en une dizaine de secondes, à coup de grosses bouchées ingurgitées à une rapidité qui aurait envoyé à la retraite n'importe quel champion olympique de sprint. Le genre de choses qui déconcerterait n'importe quel amoureux de la gastronomie, enfin, si on pouvait considérer la tambouille du jour comme faisant partie intégrante de la gastronomie, que Noah considérait plus comme une expérience scientifique ratée pratiquement comestible.

Noah ne pouvait pas se laisser faire, sinon qu'en adviendrait-il de cette réputation de sniper de la pique qui touche là où ça mal, acquise grâce à des années d'expérience dans les services, si on apprenait qu'il venait de se faire moucher par un petite geek qui a du mal à parler en anglais? Impensable... Inenvisageable même! C'était sans compter sur le talent de répartie de l'agent des stups, amusant parfois, blessant souvent, tout dépendait s'il appréciait la personne en face de lui, mais comme il n'appréciait pas grand monde ici, les relations étant le plus souvent très conflictuelles, surtout ceux avec l'étiquette "patron", donc la seconde option était de ce fait la plus courante. La jeune femme en face pouvait s'estimer heureuse que l'homme en face de lui avait un minimum d'estime pour, enfin elle pouvait le supposer, car il avait trop de fierté pour l'avouer, il ne serait pas "trop" méchant avec elle, mais bon de toute façon, en trainant avec un individu pareil, fallait s'y faire...

"Arrête avec tes chinoiseries Jackie Chan, tu sais très bien que je les comprend pas... Je viens de Manchester, pas Pékin, ou Tokyo, ou un autre bled de ton pays... Mais passons, je vais te prouver que ce que tu viens de dire sur les agents, enfin sur mon cas, les autres s'ils attendent que je les défende, il auraient plus de chances de voir un concert de John Lennon avant que je le fasse : je vais utiliser mes neurones pour te dire que le geek n'est pas forcement passionné par l'informatique, il est passionné par quelque chose, très fortement! Et toi, ta passion pour des crânes ou des fémurs, excuse moi, mais c'est le summum du geek!"

Voilà ce qu'il considérait comme "pas trop méchant". Vexant peut être, mais pas méchant. Mais elle le savait surement d'ailleurs, elle devait avoir l'habitude avec un gars comme lui... Enfin bref, avec le répondant qu'avait la demoiselle, il s'attendait à une réponse dans le même style, c'est ce qui devait surement s'appeler l'amour vache...

Confondre la Chine et le Japon: les ancêtres d’Aya se retournerait presque si ils l’avait entendu. La japonaise est était abasourdi. Elle resta le temps de quelques battement de cœurs, la bouche ouverte, sa fourchette pleine de ravioli devant elle. Elle cligna deux fois des yeux, reposa sa fourchette et ferma la bouche. Elle se mit alors à fixer Noah droit dans les yeux, le visage impassible.

Considères moi comme une geek si tu le veux. Mais ne confond pas chinois et japonais. Mon ancêtre, qui est réputée pour avoir été un samouraï particulièrement sanguinaire, tu tuerais pour ça. Il en va de l’honneur de mon pays. La Chine et le Japon sont deux pays distincts, qui ont chacun leur culture et leur tradition. Alors évites. Il en va de ta vie.

Bon, d’accord, elle en rajoutais un peu. Mais c’était si amusant. Mais d’un autre côté elle n’avait pas totalement tort. Imaginez-le appelez un Yakuza Jackie Chan. Il en perdrais sa tête. La « mafia » japonaise ne plaisante pas avec ce genre de choses.

Et puis m’appelez Jackie Chan?! T’as pas mieux. A croire que tu te rouilles mon pauvre Noah… Mais je vais te faire une faveur, je ne dirais plus un mot en japonais. Je me contenterais de le penser bien fort!

Et là elle avait justement envie de dire baka. Quoi il vaut faut encore une traduction? Baka veux dire idiot. Mais bon méchamment. Au Japon c’est un mot qui est servie à toute les sauces. En parlant de sauce, les raviolis ont vraiment du mal a passé. Pour y remédier, Ayako attrapa donc son verre de coca et en bu une grande gorgée avant de reposer son verre sur la plateau. Plateau qu’elle loupa. Le verre se retrouva sur le bord du plateau et son contenu se versa sur la table, allant atteindre Noah et son pantalon. Et bien cette fois-ci c’est elle qui devrait avoir droit à un baka. Mais au lieu de s’insulter elle-même, elle devint rouge comme une pivoine.

Gomen nasai!

Et encore du jalonnais. Et oui dans les moments de confusion sa langue maternelle reviens au galop. Mais bon elle pouvait se rattraper et traduire immédiatement ce qu’elle venait de dire.

Je suis vraiment désolée!

Un peu plus compréhensible n’est-ce pas?

[Je suis plus rapide cette fois hein?! xD]

» Noah Major [fini]