Quelqu'un à embêter... [PV Corey] finit.

Il était bientôt quinze heures et Drake commençait sérieusement à s’ennuyer. N’ayant pas d’affaires en cours, il remplissait la paperasse qu’on avait volontairement laissé sur son bureau, bon il fallait bien dire également que cela faisait parti de son job, mais Drake n’avait jamais était un homme de bureau, plutôt un homme d’action. C’est pourquoi il s’ennuyait ferme et soupirait bruyamment lorsqu’il jetait un œil aux tas de dossiers empilés les uns sur les autres. Il avait de la paperasse en retard, n’étant pas un adepte du « je fais tout, tout de suite même les choses désagréables », il avait réussi à amasser un bon petit tas de formulaires non remplis et de ce fait quelques bonnes heures de désagréments. Ne voulant pas se laisser abattre, l’agent au regard céruléen se redressa brusquement sur le dossier de sa chaise et commença à éplucher l’amoncellement de tracasseries administratives qui se trouvait de lui. Prenant ainsi le premier dossier, il vit que celui-ci faisait parti d’une enquête non résolue et qui avait donc été classée, à l’origine les meurtres n’étaient pas pour sa section mais celui-là avait réuni les profilers des meurtres en série et la section des crimes sexuels car il s’agissait d’une chaîne de crime qui avait été réalisée et le tueur s’était avéré être un pervers sexuel. On n’avait jamais réussi à trouvé le coupable puisque celui s’était brutalement arrêté de tuer et c’est pourquoi ce dossier atterrissait désormais entre ses mains. Dieu sait que Drake détestait le fait de savoir qu’un meurtrier courait à l’air libre dans la nature mais en voyant l’intitulé du dossier qui voulait qu’il soit remis entre les mains des agents des affaires classés, le jeune homme vit la possibilité de prendre l’air et par la même occasion d’aller embêter l’agent Corey Johanson. La première fois qu’il avait adressé la parole à la jeune femme, la seule chose qu’il avait en tête était de la draguer et c’est d’ailleurs ce qu’il fit pendant plusieurs jours. Puis, devant la fidélité sans faille de la belle et sa répartie cinglante, il avait opté pour une autre solution, celle d’en faire une amie. Il adorait chercher des poux à la jeune femme et se réjouissait de l’entendre le remballer à chaque sous-entendus malsains. C’était devenu son petit jeu, le petit rayon de soleil qui venait éclairer ses journées les plus déprimantes.

Prenant donc le dossier sous le bras, il se leva de sa chaise un sourire placardé sur le visage et sortit de son bureau, bien décidé à aller embêter sa collègue des Affaires Classées. Désireux de se rendre au plus vite aux affaires classées, il n’eut pas la patience d’attendre l’ascenseur et choisit l’escalier. Il descendit les quelques marches qui le séparait de la section de Corey et pénétra dans les couloirs, cherchant du regard où pourrait bien se trouver la petite brunette aux yeux clairs. Ne la voyant nulle part, il décida d’aller directement la dénicher dans son bureau. Il franchit ainsi les quelques pas qui le séparait de celui-ci et se posta devant la porte ouverte, attendant que la jeune femme le remarque. Lorsqu’il vit qu’elle ne le remarquerait sûrement pas à moins qu’il indique sa présence, il lança ;

« Je sais que tu dois sûrement avoir beaucoup de boulot mais tu pourrais au moins remarquer le bellâtre qui vient d’entrer dans ton bureau. »

Il laissa ces mots en suspend, l’espace d’une seconde, avant d’ajouter ;

« Et par bellâtre je parle bien entendu de moi… Ne laissons aucun malentendu se mettre entre nous.»

A ces paroles, un petit sourire malicieux vint flotter sur ses lèvres alors qu’il fixait toujours la belle.

Drake qui se tenait toujours dans l’entrée du bureau accueillit avec un sourire amusé le « I love you » de la belle brunette. Bien sûr, elle se moquait de lui mais malgré tout, les échanges qu’ils pouvaient avoir lui réchauffer le cœur à chaque fois, cette fille avait le don de le faire rire à chaque fois, elle avait tout ce dont un gars pouvait rêver et Aaron était sûrement très chanceux de l’avoir cueillie. L’espace d’un instant il songea qu’il aurait sûrement aimé avoir une fille comme elle dans ses bras, mais un profond souvenir le rattrapa et le frappa de plein fouet. Non, il ne pouvait pas, non il ne voulait pas de ce genre de relation avec qui que ce soit. La seule fois où il avait tenté ce type de liaison s’était terminé en catastrophe avec pour seul addition un cœur brisé et des années de convalescence sentimentale. Il valait mieux éviter cela, éviter tout ce qui touchait les sentiments et rester à des relations certes primaires mais moins dangereuses.

Perdu dans ses pensées, il dévisagea la jeune femme qui se tenait devant lui l’espace de quelques secondes avant de finalement secouer la tête de gauche à droite pour chasser ces mauvaises pensées de son esprit. Reprenant contenance, il revêtit son sourire de circonstance et fit quelques pas à l’intérieur du bureau de la miss Johanson.

« Qu’avons-nous là chéri ? »

De nouveau, ces mots le firent sourire et il s’avança un peu plus vers le bureau de la jeune femme, prenant place sur l’une des chaises qui se trouvait devant lui. Il regarda la jeune femme un moment avant de déclarer, son visage imprimé d’un air sincèrement désolé.

« Amour, je regrette de ne pas être venu uniquement pour passer un moment… intime avec toi, si tu vois ce que je veux dire. Nous avons du travail. Mais si tu veux, je peux te réserver un créneau ce soir vers 21 heures chez moi, les voisins ne sont pas là… »

Drake qui s’était penché sur le bureau afin de se rapprocher de la jeune femme se laissa finalement retomber sur le siège, son visage fendu en un large sourire.

« Non, plus sérieusement. C’est le dossier du pervers sexuel que ma section et celle des profilers avions en commun. L’affaire de ce pervers sexuel qui n’a jamais été résolue… Le type ayant arrêté de tuer et étant introuvable, on a fini par la classer. D’où ma venue. »

S’installant plus confortablement dans son siège, il songea l’espace d’un instant à poser ses pieds sur le bureau de la belle mais se ravisa, pensant que si l’un de leur supérieur passait par là, il n’apprécierait pas forcément le geste du jeune homme. Il posa ensuite son regard sur l’agent des Affaires Classées puis porta sa main à son cou, réalisant que sa cravate était une fois de plus défaite. Il s’affaira alors à la remettre en place pendant plusieurs secondes mais ses efforts restèrent vains. L’air boudeur, il lâcha alors ;

« De toute façon j’ai jamais compris l’utilité de ce truc ! »

Il reporta alors son attention sur la jeune femme qui se tenait toujours devant lui, attendant son avis sur le dossier qu’il venait de lui transmettre.

« Sur le dossier que j'ai imprimé, nous avons un rapport de l'enquête qui avait été effectuée la première fois. Je n'étais pas encore dans ce service mais la femme que j'ai remplacée m'avait vaguement raconté l'histoire... Sur le dossier que j'ai trouvé dans mon armoire, nous avons un autre cas, identique. »

Drake qui avait froncé les sourcils au fur et à mesure des paroles de la jeune femme, resta un moment perdu dans ses réflexions. Comment se faisait-il qu’un cas comme celui-là ait été isolé du dossier source ? Comment pourrait-on ensuite s’étonner si les enquêteurs ne bouclaient pas l’affaire. Sans toutes les pièces du puzzle, il était impossible de démêler ce casse-tête, et apparemment, ils en avaient manqué une qui se trouvait juste à quelques étages plus bas. Cette affaire avait fait grand bruit dans tout Seattle, des familles entières apeurées, une augmentation invraisemblable du nombre de vente des alarmes et des systèmes de sécurité en tout genre. Tout le monde voulait ce salopard mort et tout ce qu’avaient réussi à faire les sections en charge de l’enquête, c’était de classer l’affaire pour manque d’indices et de l’expédier loin des regards indiscrets, c'est-à-dire aux affaires classées. Tout ça alors qu’ils avaient omis de mettre en relation deux simples dossiers ? On avait fait mieux au niveau communication quand même…

Sortant brutalement de ses pensées, il se leva à son tour et fit quelques pas en direction de l’agent Johanson, un air grave imprimé sur le visage.

« Tu es vraiment sûre que les deux affaires sont en relation ? Parce que si elles le sont, on a vraiment manqué quelque chose d’énorme… »

Si les deux affaires étaient effectivement liées, cela apporterait sûrement un énorme plus à l’affaire de ce pervers sexuel et peut-être qu’il pourrait véritablement finir derrière les barreaux une fois pour toute, qui qu’il soit.

Calmant la soudaine excitation qu’il avait ressentie en apprenant qu’ils avaient peut-être une chance de coincer ce criminel, il souffla un instant, avant de dire ;

« Espérons que ces deux affaires soient belles et bien liées, comme ça, toi et moi, nous aurons bien des occasions de nous voir, pour parler de l’enquête, en privé. »

Il afficha un sourire carnassier et détailla la jeune femme du regard. Il était bel et bien vrai qu’Aaron avait fait un choix plus que respectable. Ses longs cheveux décoiffés tombaient en cascade sur ses épaules, donnant à Corey un air légèrement rebelle et ses yeux brillaient d’un pétillant éclat, c’était une belle femme, ça personne ne pouvait le nier et le fait qu’elle ne se préoccupe pas forcément de sa beauté la rendait encore plus désirable, ou du moins l’aurait rendu désirable s’ils n’avaient pas tous deux été amis.

Drake attendit que la jeune femme lui donne la réponse qu’il attendait, celle que ces deux histoires étaient belles et biens liées. Il se rappelait avoir passé des nuits blanches sur cette satanée enquête, des nuits blanches à ne rien trouver et à ne rien gagner d’autre qu’une autre journée avec une demi-heure de sommeil au compteur. Pourtant dieu sait qu’il s’était creusé l’esprit, il avait retourné cette affaire dans tous les sens, cherchant la faille, le détail infime qui finirait par mettre ce pourri derrière les barreaux. Mais rien. Le coupable avait arrêté de tuer et on ne pouvait certainement pas lui demander de continuer afin de pouvoir un jour, si quelques preuves apparaissaient, pouvoir le boucler. Alors les investigations avaient cessé et on avait fini par flanquer ce dossier au fond d’un placard pour qu’il atterrisse quelques semaines plus tard sur le bureau du jeune agent de la brigade des Crimes Sexuels. L’injustice était bien là, un monstre gambadait tranquillement en ville pendant que lui se retrouvait à hériter de son dossier, toujours aussi vide de preuves ou du moins jusqu’à ce que la jeune femme de la section des Affaires Classées ne lui parle de son propre dossier. Attitudes similaires, perversion toujours aussi poussée, la plupart des choses collaient.

« Oui, je suis sur que ces affaires ont une relation. Et comme nous le savons tous les deux, je ne me trompe que très très rarement. »

Le jeune homme reporta son attention, qu’il avait laissé filer pendant quelques secondes, vers la jolie brunette en entendant ces mots. Alors comme ça peut-être la clef était-elle juste entre leurs mains, peut-être que cette affaire pourrait enfin être résolue, une bonne fois pour toute. Revigoré par les paroles de la jeune femme, il ne put manquer la longue perche qu’elle lui tendait et adoptant un air mi-désolé, mi-amusé, il répondit ;

« Oh, rarement n’est pas vraiment le mot que j’emploierais à vrai dire. La preuve, tu as choisi Aaron plutôt que moi ! Et quelle grossière erreur si tu veux mon avis ! »

Accrochant son sempiternel sourire en coin, il attendit que la jeune femme poursuive. Le fait qu’elle pense que ces deux affaires étaient en relation ne voulait peut-être pas forcément dire qu’elles l’étaient réellement. On avait souvent vu des cas qui semblaient similaires sans vraiment l’être.

« J'ai peut être une solution ! Mais ce n'est qu'une idée... Et si les deux dossiers n'avaient aucun rapport mais que le tueur veut nous le faire croire ! Il a entendu le scénario à la radio et hop ! Il a son histoire déjà toute construite ! C'est un vrai professionnel ! »

A l’écoute des paroles de la jeune femme, Drake laissa lourdement tomber sa tête en arrière, couvrant son visage à l’aide de ses deux mains, découragé. La jeune femme mettait le doigt sur un point crucial. Les timbrés qui voulaient jouer les imitateurs étaient malheureusement nombreux et il était parfois dur d’être sûr qu’ils étaient réellement et seulement des plagiaires.

« Effectivement, ça se tient… Mais s’il avait été un vrai ou du moins un bon imitateur il aurait sûrement fait les choses dans les règles nan ? »

Drake sembla réfléchir pendant un moment puis finit par dire, l’air songeur ;

« Ou peut-être qu’il n’avait tout simplement pas toutes les informations nécessaires… On avait pas vraiment révélé les circonstances exactes des meurtres à l’époque, ce n’était pas vraiment un truc à dire à la presse, on ne voulait pas effrayer la population… »

Le jeune homme eut un sourire amusé en remarquant l’air fier qu’arborait à présent la jeune femme. Elle avait peut-être visé juste effectivement et dans ce cas-là, peut-être qu’ils devraient ouvrir une nouvelle enquête afin de réellement faire le point sur les éventuelles différences de procédure entre les deux tueurs. Dans tous les cas, tout cela annonçait sûrement une collaboration entre la section des Affaires Classées et celle des Crimes Sexuels, et donc plus de temps à passer à embêter Corey.

« J'ai quand même l'idée que même si ses histoire ne sont pas liés, nous auront des occasions de se croiser. N'est-ce pas ? »

Arquant un sourcil, l’air séducteur, il répondit ;

« Nous croiser ? J’espérais bien plus que te croiser chérie… Mais si je dois me contenter de ça, tant pis, je le ferais… Qu’est-ce que je ne ferais pas par amour pour toi ? »

Drake songea un instant au fait que si Aaron se trouvait un jour dans les parages et qu’il venait à entendre leur conversation, le jeune homme hériterait sûrement d’un bel œil au beurre noir. Enfin, chacun était différent, peut-être qu’Aaron n’était absolument pas jaloux.

*N’empêche que si quelqu’un parlait comme ça à la fille que j’aime, je me ficherais sûrement du fait que ce ne soit qu’un jeu !*

Drake vit la jeune femme qui semblait prête à tomber de fatigue et ne s’étonna donc pas du fait qu’elle décide de parler de cette affaire à sa supérieure plus tard. C’est ainsi qu’il assista au coup de téléphone mielleux de sa collègue. Il n’était pas très fort dans le genre émotionnel c’est pourquoi en entendant le « Je t’aime » prononcé à l’attention d’Aaron, Drake leva les yeux au ciel, affichant un air sceptique. A vrai dire, ça faisait un long moment qu’il ne croyait plus à l’amour, l’amour était une chose futile et surtout éphémère à laquelle il ne préférait ne pas accorder d’importance. La seule fois où il avait fait confiance à ses sentiments cela ne s’était pas vraiment bien déroulé, et c’était un euphémisme, on lui aurait enfoncé un poignard dans le cœur que ça ne lui aurait pas fait plus mal. Maintenant, il se tenait à l’écart des relations sentimentales et il s’en portait plutôt bien, même si au final, il finissait par se faire jeter la plupart du temps. Les filles n’appréciaient pas vraiment d’être avec un homme qui ne se préoccupait pas de leur relation. C’était pour cela que la jolie Ayako de l’équipe scientifique l’avait quitté. Elle avait eu besoin de compter sur lui et il n’avait pas été là, c’était un fait. Heureusement pour lui, la jeune femme n’avait pas été trop rancunière et ils étaient restés en bon terme mais ça n’avait pas toujours été comme ça malheureusement. Il faut dire qu’il avait donné en cris, pleurs et disputes interminables depuis qu’il avait choisi ce mode de vie. Ce n’était certes pas appréciable de retrouver ses chemises tailladées mais cette méthode avait le mérite de garder le cœur intact.

Laissant une fois de plus tomber ses sombres pensées, il posa son regard sur Corey qui était déjà en train d’enfiler sa veste. Il se releva donc de sa chaise et avança vers la porte du bureau, ne se retournant vers la jeune femme aux cheveux chocolat qu’au moment où elle lui adressa la parole.

« Offre-moi un café non ? Je crois que j'en ai besoin... »

Il était vrai que son amie avait vraiment l’air exténuée. Il fallait bien dire que le métier d’agent de police était loin d’être de tout repos. Il y avait certes des journées qui se voulaient calmes mais elles n’étaient certainement pas majoritaires. La plupart du temps, il fallait courir toute la journée afin de n’obtenir qu’une seule miette à rajouter au dossier en cours. Puis, ce n’était pas essentiellement l’aspect physique de la fatigue qui primait, le côté psychologique jouait aussi un rôle important voire crucial. Voir des victimes de sévices sexuelles ou des meurtres à longueur de journée ne contribuait vraiment pas à vous remonter le moral. Le métier était dur, c’était un fait mais malgré tout, Drake savait très bien qu’il ne l’aurait échangé pour rien au monde. Il avait trouvé sa voie dans une branche à laquelle il n’aurait même pas osé penser et s’était trouvé. Désormais, il était bien à l’endroit où il se trouvait et ne pensait qu’à en apprendre un peu plus chaque jour sur le boulot d’agent.

Décidant donc qu’il avait lui aussi bien besoin d’un café, il regarda un moment la jeune femme, comme pour la faire languir, avant de dire ;

« Tu es bien sûre que tu ne veux qu’un café ? Sinon je peux commander des pizzas et on reste au lit toute la soirée… Bon, je sais que le cliché des pizzas ne fait pas très romantique mais bon c’est pas comme si on n’allait réellement manger. »

Affichant une nouvelle fois un air carnassier, il reprit son sérieux et fixa la jeune femme un instant avant de dire ;

« C’est drôle, mais je ne peux vraiment pas m’en empêcher et j’en connais un qui ne serait sûrement pas contente d’apprendre que je drague ouvertement sa copine ! »

Il laissa échapper un léger rire avant de reprendre ;

« Je t’offre ton café mais tu choisis l’endroit où tu veux le boire, c'est-à-dire ici, où le café est assez dégueulasse ou dans un café ? »

« Et puis on sait aussi que toute tes tentatives sont inutiles. Mais bon si sa t'amuse continue. »

En entendant ces mots, Drake eut un grand sourire malicieux avant de finir par déclarer ;

« Je suis persévérant, et ça finit toujours par payer ! Crois-moi ! »

Il était vrai que si Drake avait bien une qualité c’était la persévérance, il ne lâchait jamais sans être arrivé à ses fins. Bon, dans ce cas-là, l’enjeu était juste le divertissement, il ne voulait en aucun cas venir empiéter sur les plates-bandes d’Aaron. Cela aurait d’ailleurs était fâcheux puisque celui-ci travaillait dans la même section que lui. Et mieux valait avoir des amis ici plutôt que des ennemis. Il avait un jour fait l’expérience d’être l’ennemi de quelqu’un dans sa propre section et ça n’avait rien donné de bon, juste des petites vengeances personnelles par le biais du sabotage d’enquête. Et au final, lorsque l’on est plus professionnel, on ne peut plus être un bon flic. C’est d’ailleurs en partie pour ça que le type en question s’était fait muter et qu’il évitait maintenant toute sorte de conflit interne.

« La cafétéria du rez-de-chaussée me semble parfaite non ? Tu comprends, je ne voudrais pas me retrouver dans la rue en ta compagnie. »

Encore une fois, le jeune homme afficha un large sourire espiègle. Pourquoi fallait-il que chacune de ses phrases se transforme en perche lorsqu’il les entendait. Il avait un certain don pour transformer la plus banale des phrases en une invitation ouverte à la luxure. Il n’avait pas tout le temps été comme ça, mais maintenant il prenait plaisir à voir le visage des personnes à qui il parlait complètement déconcerté. C’était assez drôle dans un sens. Bien sûr, il évitait ce genre d’attitude au boulot, enfin, surtout avec ses supérieurs, il aimait certes rire mais il ne tenait pas vraiment à finir sa vie au chômage. La seule personne avec laquelle il s’aventurait dans ce genre de conversation au boulot était la jolie Corey. Tout simplement parce qu’il savait que depuis qu’elle l’avait repoussé la première fois, il n’y avait plus aucune ambigüité. Ils étaient amis et il comptait la garder en tant que telle aussi longtemps que possible.

« Je comprends… Je comprends que tu veuilles me garder pour toi. »

La fixant un instant il ajouta ;

« Si j’étais une femme et que j’avais un bel apollon à mes côtés, moi aussi je voudrais le garder pour moi. »

Il accompagna ses mots d’un clin d’œil suggestif et regarda la jeune femme retourner à l’intérieur de son bureau afin de prendre le sac qu’elle avait oublié. Il la vit également trébuché et fronça légèrement les sourcils. Peut-être que la jeune femme avait besoin de plus de repos que ce dont il croyait, la pâleur de son visage trahissait ses traits fatigués et il commença à imaginer le pire l’espace d’un instant. Et si elle était malade ? Et si c’était grave ?
Il chassa ses pensées d’un vif mouvement de la tête et prit la jeune femme par le bras afin de l’escorter jusqu’à la cafétéria.

(on ferme ce sujet et on en ouvre un nouveau à la cafet' ? enfin le refectoire --'. )

[Ok pas de problèmes =)]